Commission Baleinière Internationale 2018 – Les baleines des récifs Chesterfield

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Dans quelques jours débutera en Slovénie le rendez-vous annuel du comité scientifique de la Commission Internationale Baleinière (CBI). A cette occasion, des chercheurs et conservationnistes de tous les pays membres se retrouvent pour présenter leurs résultats et faire un bilan de l’état des populations de grandes baleines à l’échelle mondiale. Crée à la fin de la Seconde guerre mondiale afin de réguler la chasse commerciale à la baleine, la CBI poursuit aujourd’hui un rôle majeur pour la recherche scientifique et la protection de ces espèces.

Cette année, bien que la Nouvelle-Calédonie ne soit pas représentée en personne, un rapport rédigé par des chercheurs IRD/Opération Cétacés rendra compte des dernières recherches conduites dans nos eaux.

Dans le cadre du projet WHERE (Humpback Whale Habitat Exploration to improve spatial management in the natural park of the CoRal Sea) dirigé par Claire Garrigue (UMR Entropie/Opération Cétacés), deux campagnes ont été conduites sur les récifs éloignés de Chesterfield-Bellona, à mi-chemin entre la Nouvelle-Calédonie et la côte Est-Australienne. Ce site a en effet été identifié comme l’un des principaux sites de chasse baleinière au 19ème siècle, et il s’agissait d’établir la présence de baleines à bosse sur cette zone de nos jours et d’évaluer leur population d’origine (Est Australienne ou Néo-calédonienne).

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Des campagnes de grande ampleur ont ainsi été menées en 2016 et 2017, combinant observations en mer, photo-identification, génétique, bioacoustique, suivi télémétrique et modélisation spatiale. Lors de ces deux saisons, des baleines présentant des comportement reproducteurs ont pu être observées, démontrant qu’une population de baleines visite toujours cette région de nos jours. Les densités observées étaient similaires à celles que nous estimons dans le Lagon Sud de Nouvelle-Calédonie. Par ailleurs, un grand nombre de femelles observées étaient suivies d’un baleineau.

Les analyses génétiques et de photo-identification montrent une connexion entre les baleines à bosse des récifs Chesterfield-Bellona et celles de Nouvelle-Calédonie. Une information cruciale pour aider à la gestion de ces grandes migratrices au sein du Parc Naturel de la Mer de Corail.

Cependant, le suivi par télémétrie satellitaire de 6 baleines balisées à Chesterfield-Bellona montre que certaines d’entre elles utilisent le couloir migratoire Est-Australien durant leur migration vers les zones d’alimentation Antarctique. Le mystère reste donc entier quant à la connectivité existant entre les baleines du Parc Naturel de la Mer de Corail et des régions voisines. La comparaison génétique qui est en cours entre les baleines de Chesterfield-Bellona et celles de la Grande Barrière de Corail devrait apporter de précieux indices!

Plus d’infos?

http://umr-entropie.ird.nc/index.php/portfolio/projet-where

https://operationcetaces.wordpress.com/2017/08/29/ca-y-est-maracas-3-est-termine/

https://operationcetaces.wordpress.com/2017/08/15/maracas-3-une-mission-a-la-decouverte-des-recifs-chesterfield-bellona/

https://operationcetaces.wordpress.com/2017/08/21/maracaspas-la-tete-des-nouvelles-des-recifs-du-bout-du-monde/

Partenaires scientifiques et financiers

WWF
Gouvernement de Nouvelle-Calédonie
Ministère de la transition écologique et solidaire
UMR Entropie: http://umr-entropie.ird.nc/index.php/home

Références

Garrigue, C., Derville, S., Bonneville, C. (2018) Searching for humpback whales two centuries post-whaling: what is left in the Chesterfield-Bellona archipelago? International Whaling Commision (IWC) scientific reports, SC/67B/SH


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